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Télésecrétariat et IA : ce qui change vraiment dans le quotidien des cabinets

29 novembre 2025

avenir ia télésecrétariat

Depuis quelques années, on voit fleurir de nouvelles solutions de prises de notes médicales comme Tandem ou Heidi. Concrètement : le médecin pose son smartphone sur le bureau, appuie sur enregistrer, parle normalement avec le patient, et à la fin de la consultation l’outil a déjà rédigé un compte-rendu structuré : motif, antécédents, examen clinique, diagnostic, ordonnance, plan.

Ce que ça change pour la télésecrétaire

Avant, 40 à 50 % du temps d’une télésecrétaire était consacré à la frappe de courriers, comptes-rendus, certificats. Aujourd’hui, cette partie est quasi automatisée. Donc oui, il y a moins de frappe. Mais non, il n’y a pas moins de travail. Il y a juste un travail plus intéressant.

Prenons un exemple d’une journée type d’une télésecrétaire qui travaille pour trois cardiologues et deux pneumologues :

  • 8 h 30 : elle ouvre la plateforme, l’IA a déjà généré 27 comptes-rendus de la veille. Elle les relit en diagonale, corrige deux fautes de contexte (l’IA avait confondu « T4 » et « 3 « chez un patient), valide le tout. 18 minutes de travail au lieu de 3 h 30 avant.
  • 9 h : elle attaque les 42 messages patients arrivés dans la nuit (demandes de renouvellement, photos de lésions, questions sur les résultats).
  • 10 h 30 : elle rappelle les 7 patients « fragiles » repérés la veille (personnes âgées, insuffisants cardiaques) pour s’assurer qu’ils ont bien pris leur traitement.
  • 14 h-18 h : elle gère les appels entrants « chauds » (le robot vocal a déjà traité les 68 demandes de rendez-vous simples).
  • 18 h 30 : elle envoie les 14 SMS de rappel pour le lendemain + 3 appels personnalisés aux patients qui décrochent rarement.

Bilan : elle finit à 19 h au lieu de 20 h 30, elle est moins crevée, et surtout elle a l’impression d’être vraiment utile.

Le robot vocal, un filtre qui change la vie ?

Plusieurs solutions proposent maintenant un assistant vocal qui ressemble à s’y méprendre à une humaine.

Le patient appelle : « Bonjour, je vous passe le secrétariat du docteur Lopez. Quelle est la raison de votre appel ? »

Le robot comprend « J’ai très mal au ventre depuis trois jours  » et propose les créneaux d’urgence, envoie le SMS de confirmation.

Seuls les appels complexes arrivent jusqu’à la télésecrétaire : douleur thoracique, enfant qui convulse, résultats d’examen inquiétants, patient en pleurs…

Résultat chiffré dans un cabinet de groupe à Lyon : 138 appels par jour → 34 appels humains. Le bruit de téléphone a baissé de 75 %. Les télésecrétaires disent toutes la même chose : « on respire enfin. » En revanche, ce n’est toujours pas tout à fait au point, et rien ne remplacera un humain dans l’interaction avec les patients !

Et demain ?

D’ici fin 2026, on devrait voir arriver :

  • Des IA capables de trier les photos de lésions envoyées par les patients et de proposer une orientation (dermato en urgence ou simple suivi).
  • Des messageries sécurisées avec traduction automatique pour les patients étrangers.
  • Des outils de prédiction qui repèrent les patients à risque de « lapin » et déclenchent automatiquement un appel ou un SMS personnalisé 48 h avant.

Bref, le métier de secrétaire médical ne va pas disparaître. Il devient plus technique, plus humain à la fois, et surtout bien plus valorisé.

Les télésecrétaires qui maîtriseront ces nouveaux outils (et qui garderont leur empathie) seront les plus recherchées et les mieux payées dans les cinq ans qui viennent.